Les Dents : marqueur d’exposition au BPA.

Vous avez déjà probablement entendu parler du « bisphénol A » ( ou BPA). Il s’agit d’un composé chimique qui a fait polémique il y a quelques temps, car dangereux pour la santé et est considéré comme perturbateur endocrinien. Le BPA est utilisé dans de nombreux produits de notre quotidien, notamment les produits alimentaires (biberons, conditionnements alimentaires, couverts) mais aussi dans les amalgames dentaires, lunettes de soleil, et ticket de caisse… en bref… partout.

De nombreuses études sont mené afin de comprendre les risques causés par la BPA et l’exposition réelle dont fait lieu la population à ce produit chimique.

Une étude américaine à démontré que 95% d’échantillons d’urine collectés au sein de la population adulte contenaient du BPA.
L’absorption du BPA se fait principalement par la nourriture. En effet lorsque les contenants alimentaires sont chauffés, le BPA se « détache » et infecte les aliments. C’est la même chose si le contenant se trouve à température ambiante.

De tests récents, sur des animaux dans un premier temps, ont démontré la toxicité du BPA même à de faibles doses. Il agit comme un perturbateur endocrinien, troubles du cerveau, du comportement, de la prostate chez le foetus, les nourrissons et les enfants. 

Tant d’autres problèmes de santé ont été relevé directement lié au BPA.

Nos dents : premier révélateur de présence de BPA dans notre corps.

Grâce à une étude réalisée sur le rat, ils montrent qu’une exposition quotidienne et précoce à de faibles doses de ce composé chimique, altèrerait l’émail dentaire. Les troubles en question seraient d’ailleurs proches des symptômes d’une maladie récemment décrite et observée chez 18% des enfants de 6 à 8 ans…

Les équipes d’Ariane Berdal (Université Paris-Diderot) et de Sylvie Babajko (Unité INSERM 872 à Jussieu) ont traité l’émail de rats avec de faibles doses de BPA (5 microgrammes/kg/jour). Dans un premier temps, ils ont observé que les incisives des rongeurs présentaient notamment des taches blanches. Dans un second temps, ils ont comparé ces tâches à celles observées dans une pathologie de l’émail qui touche notamment les enfants de 6 à 8 ans et appelée MIH (Molar Incisor Hypomineralization). Les petites victimes présentent également des dents hypersensibles à la douleur et sujettes aux caries. « L’observation macroscopique des taches sur les deux séries de dents montre des similitudes, notamment un émail fragile et fracturé », soulignent les chercheurs.

Pour Sylvie Babajko, « dans la mesure où le BPA aurait le même mécanisme d’action chez le rat et chez l’homme, il pourrait être un agent causal du MIH ». Si ces résultats sont confirmés, la dent pourrait à l’avenir être utilisée comme « marqueur précoce d’exposition aux perturbateurs endocriniens ». Après les maladies cardiovasculaires, les cancers hormonodépendants, le diabète, l’obésité, les troubles thyroïdiens, les dysfonctionnements métaboliques et encore intestinaux… la dent pourrait donc être une cible du BPA.

De nouvelles règlementations sont mises en place.

Suite aux nombreuses polémique sur le sujet, depuis le 1er janvier 2013, la commercialisation des conditionnements alimentaires en BPA* destinés aux nourrissons et enfants jusqu’à trois ans est interdite. Et à partir du 1er janvier 2015, cette mesure sera étendue à tous les conditionnements alimentaires contenant du BPA.

Il est de plus possible de limiter ces expositions au BPA en consommant différemment. En effet en achetant des produits avec moins d’emballage plastique cela aidera à réduire les risques de contamination.

Pour en savoir plus :
Destination santé, du Bisphénol A dans les dents,
Danger alimentaire

 

 

 

 

 

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